La gestion des milieux dunaires

La gestion des milieux dunaires

Les milieux dunaires sont des milieux littoraux extrêmement fragiles qu'il est important de gérer afin de préserver les patrimoines naturels de multiples territoires littoraux. Il faut absolument conserver les dunes en bon état pour deux raisons essentielles :

1) Les dunes sont utiles aux activités humaines. Elles attirent les touristes qui veulent s'y promener afin de découvrir des espèces spécifiques de flore et de faune et cette attractivité fait fleurir l'économie du territoire possédant des dunes. De plus, le sable des dunes est souvent collecté par les homme afin de le transformer en béton et de construire des appartements en bord de mer.

2) Les dunes ne se contentent pas d'être utiles aux activités économiques des hommes. Les dunes sont aussi des remparts naturels pour faire face aux colères des océans lors des tempêtes. Par leur altitude, elles empêchent l'eau de mer d'inonder les habitations des communes littorales.

C'est pourquoi il est important de faire comprendre aux hommes qu'il est temps de moins exploiter les dunes pour que ces dernières vivent plus longtemps.

Mais comment gérer les milieux dunaires ? 

A) Sauvegarder les laisses de mer.

Les laisses de mer sont des petits sédiments qui ont été transportés par les courants et déposés sur les plages lors des marées. Les accumulations des laisses de mer sur le haut de plage ont permit la formation progressive de petits bourrelets sableux constituant ce qu’on appelle les dunes embryonnaires. En effet, les humus formés et la matière organique participent à la fertilisation du haut de plage. Ces laisses de mer sont très vulnérables et il suffit d’un élément perturbateur pour les supprimer (tempêtes, interventions humaines).

 

Il s’agit d’intérêts patrimoniaux du fait que ces laisses de mer permettent à quelques habitats remarquables de se développer, voila comment se déroule le processus :

 

  • Les laisses de mer sont déposées par les marées et se mêlent au sable. Il s’agit d’une végétation pionnière de plantes annuelles constituée de touffes éparses alignées le long des laisses des grandes marées caractérisées par le Cakilier et la Soude. Cet habitat est fugace et rare en raison de l’érosion des cordons littoraux et du ratissage des plages.

 

  • Si ces laisses de mer sont maintenues, la dune embryonnaire peut se former et une végétation plus résistante que les mousses va apparaître comme le chiendent des sables, élyme des sables ou fétuque des dunes.

 

  • Cette dune évolue en dune blanche primaire composée d’un peuplement dense d’oyats.

 

Lorsque les dunes embryonnaires subsistent, la végétation fait son apparition permettant ainsi à cette dune d’évoluer en avant – dune puisque le sable sera ainsi fixé.

 

C’est pourquoi il faut veiller à ce que les laisses de mer ne soient pas abîmées car si elles venaient à ne plus pouvoir assurer la formation des dunes embryonnaires cela aurait des impacts sur le long terme sur tout le complexe dunaire…

En effet, même si désormais il existe une gestion soutenue des espaces dunaires, les entorses aux bonnes pratiques ne manquent pas : les piétinements lorsque des randonneurs veulent s’aventurer dans les dunes autrement que par les sentiers aménagés, risque d’incendie qui tuerait la végétation…

 

Il faut donc veiller à ce que la dune poursuive sa croissance.

 

Or, avec l’essor du tourisme balnéaire, la propreté des plages est devenu un impératif.

Les laisses de mer ont été ôtées durant longtemps par les multiples ratissages empêchant les formations des dunes embryonnaires.

 

Sur le littoral flamand, quelques personnes se sont aperçus du déclin évident des dunes et ils se sont donc interrogés sur les éventuelles causes en s’arrêtant sur l’hypothèse du balayage des laisses de mer. Il faudrait nettoyer moins souvent les portions de littoral où les dunes existent.

Le ratissage des plages par des tracteurs équipés de griffes se fait de manière hebdomadaire mais il devient quotidien en Juillet et en Août. La vie végétale et animale ne peut plus persister sur les plages.  Voila pourquoi il faut laisser les laisses de mer.

 

B) Le captage des sables.

L’oyat est une plante psammophile. Ce qui veut dire que cette plante se développe particulièrement bien sur les substrats sableux mais il y a toutefois un bémol.

En effet, l’ennui de ce type de végétation est leur grande fragilité : ils sont rapidement mis à mal par les piétinements et les cueillettes…

Ces dernières dégradent le couvert végétal car les gens, en prélevant des épis d’oyat, ôte la possibilité à des graines de pouvoir croître et de devenir dans quelques temps une plante elle aussi.  

L’homme doit donc parfois replanter lui-même cette espèce, fixatrice de sable, et aménager des couloirs de promenade entre les plantes. De cette manière le promeneur n’est pas lésé et le milieu n’est pas dégradé…

 

Outre les plantations d'oyat, il existe des équipements installés par l'homme qui permettent de capter les sables. Il s'agit de ganivelles et de fascines qui sont des assemblages de filets aux mailles très serrées et de branchage qu'on plante dans le sable et qui servent à empêcher celui - ci de s'envoler et de faire disparaître la dune.

 

C) Informer les populations.

 

Depuis une petite quinzaine d’année, les dunes flamandes font l’objet d’une gestion rigoureuse de la part des élus locaux et des associations environnementales.

La technique de la plantation d’oyat a été utilisée pour remédier au problème permanent du piétinement et l’installation de fascines renforce l’action des plantes pour ce qui est de piéger les sables.

Seulement, les populations qui parcourent les dunes ne sont pas toujours réceptives à ces efforts des acteurs locaux tout simplement car elles ignorent la fragilité de ces milieux.

La communication se révèle donc essentielle pour que le message soit transmis à tous les citoyens notamment ceux qui agissent le plus en la défaveur de ce géosystème.

Cette partie de la gestion contient divers aspects :

Les lois sont conçues pour être respectées. La loi littoral est donc un des premiers moteurs de gestion intégrée des zones côtières puisque les articles qui la composent indiquent a chaque élu comment procéder pour protéger au mieux le patrimoine naturel maritime de sa commune.

Une des règles de la loi littorale prône qu’il faut éviter une urbanisation continue latérale du littoral. Des portions de dunes sont ainsi préservées de l’urbanisation et, dans un souci d’éviter le mitage, on tend à développer la commune en remplissant les vides du tissu urbain.

De larges cordons dunaires ont donc pu continuer à croître dans ces couloirs naturels.

Une fois une partie de nature maintenue reste aux élus locaux de faire prendre conscience en douceur à ces citoyens et à sa population estivale de la fragilité des espaces dunaires… La gestion des dunes passent aussi par de la psychologie !

L’aménagement des franges dunaires constitue une des premières « ruses ». En effet, cet aménagement marquera intelligemment la coupure entre nature et urbanisation. Cela aura un impact sur les promeneurs car ils ne ressentiront pas le besoin de s’enfoncer plus dans la dune. Ils trouveront une part d’intimité tout en restant proche de la ville.

Bien sûr ces « zones – tampons » sont extrêmement abîmées.

 

L’aménagement de sentiers au cœur même des dunes incite le randonneur à emprunter un chemin bien défini où l’équilibre de la dune ne sera pas menacé.

 

Ainsi des escaliers seront facilement acceptés puisqu’ils aideront les visiteurs à traverser le milieu sans trop d’efforts physiques mais cet escalier aura été au préalable construit sur un passage stratégique…

 

Quelques clôtures ci et la dans les dunes visent à empêcher des pénétrations trop diffuses mais, comme il ne faut pas interdire les sites au public, elles ne concernent que les zones trop fragiles.

 

Enfin le détail est poussé jusqu’au panneau d’information disséminé dans les dunes !

En effet, pour ne pas froisser les visiteurs, le contenu du panneau n’énonce pas d’interdit.

Les pictogrammes barrés sont mieux perçus et, de plus, ils sont compris par tous y compris les étrangers.

 

Des dessins décoratifs de fleurs et d’animaux incitent également à la bonne conduite.

Le milieu est mieux respecté si on fait appel au bon sens des visiteurs plutôt que de tout leur interdire (voir annexe)

Ces panneaux doivent absolument être entretenus : un panneau sale ou fissuré fera penser aux randonneurs qu’il ne s’agit plus d’un site menacé et que les interdictions sont levées.

 

Et enfin, pour s’assurer que la dune ne devienne pas une décharge aux yeux de tous, les équipements sanitaires (poubelles, toilettes) doivent être facilement repérables et implantés un peu partout.

 

Pour les personnes insensibles à cette thématique, des amendes et même des peines de prison sont possibles.

Les maires doivent veiller à ce que le camping sauvage ne soit pas pratiqué dans leur commune.

 

Il faut beaucoup de travail pour sauvegarder les dunes mais ce travail peut être facilité si tout le monde respecte les bonnes pratiques écologiques.

 

 

 

 



13/07/2009
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 19 autres membres